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Gestion des incidents cyber : pourquoi formaliser, et sur quels standards s'appuyer

Structurer la gestion des incidents avec les référentiels ISO 27035, NIST 800-61 et SANS permet de transformer chaque crise en levier de résilience et de maturité cybersécurité.

Par: Joachim Fontfreyde · 2025-06-10

Gestion des incidents cyber : pourquoi formaliser, et sur quels standards s'appuyer

La multiplication des cyberattaques n’est plus un sujet de débat : toutes les organisations, quel que soit leur secteur ou leur taille, doivent s’attendre à faire face un jour à un incident. La question n’est donc pas “si”, mais “quand” — et surtout comment y répondre intelligemment.

Lorsqu’un incident survient, la capacité à réagir vite ne suffit pas. Ce qui compte, c’est de réagir juste, dans un cadre structuré, avec des rôles définis, des actions planifiées, et une capacité à tirer des leçons.

Pour éviter ce type de scénario, plusieurs cadres méthodologiques ont été développés au niveau international. Ils visent tous un objectif commun : transformer le chaos en processus maîtrisé, la crise en apprentissage.

Pourquoi structurer la gestion des incidents ?

Formaliser la gestion des incidents ne revient pas à produire des documents que personne ne lit. Cela signifie organiser, anticiper et capitaliser.

Une organisation préparée sait :

  • reconnaître un incident,
  • qualifier sa gravité,
  • y répondre avec méthode,
  • informer les parties prenantes sans cafouillage,
  • et surtout, apprendre de l’événement pour renforcer sa posture de sécurité.

C’est cette logique d’amélioration continue que les cadres comme ISO/IEC 27035 ou NIST SP 800-61 cherchent à mettre en œuvre. Ces référentiels ne sont pas réservés aux grandes entreprises : ils s’adaptent à tout type d’organisation et constituent une base concrète pour monter en maturité.

Tour d’horizon des principaux standards internationaux

ISO/IEC 27035

La norme ISO/IEC 27035 fournit une approche systémique de la gestion des incidents de sécurité de l’information. Elle ne se limite pas à l’aspect technique : elle prend en compte la gouvernance, la documentation, les rôles, et les cycles d’amélioration continue. Elle est parfaitement compatible avec un SMSI basé sur ISO/IEC 27001, et s’inscrit dans une vision long terme de la sécurité.

Ce que propose ISO 27035, c’est une logique en cinq étapes :

  1. Se préparer (politiques, formations, rôles)
  2. Détecter et enregistrer les incidents
  3. Évaluer leur impact
  4. Réagir avec une stratégie adaptée
  5. Capitaliser via les retours d’expérience

Cette norme est particulièrement bien adaptée aux organisations qui veulent aligner leur gestion des incidents avec leur gouvernance sécurité globale.

NIST SP 800-61

Le guide du NIST (National Institute of Standards and Technology) est l’un des plus utilisés dans le monde anglo-saxon. Il adopte une approche très opérationnelle de la réponse aux incidents. Là où l’ISO apporte un cadre de gouvernance, le NIST entre dans le détail pratique du “comment faire” : analyse de logs, détection, priorisation, triage, containment, remontée d’information, etc.

Le processus est découpé en quatre temps :

  • la préparation (outils, rôles, alerting),
  • la détection et l’analyse,
  • le traitement (containment, éradication, récupération),
  • et enfin le post-mortem (documentation, amélioration).

C’est un standard incontournable pour construire un SOC, un CERT, ou tout simplement pour doter ses équipes techniques d’un cadre de réaction clair.

📌 SANS Incident Response Framework

Le framework SANS est différent : ce n’est pas une norme, ni un document de plusieurs centaines de pages. C’est une méthode terrain, conçue pour que les équipes opérationnelles (IT, sécurité, support) puissent agir rapidement et efficacement dès qu’un incident est détecté.

Il repose sur six étapes, pensées pour couvrir tout le cycle de vie d’un incident : préparation, identification, confinement, éradication, récupération, leçons tirées.

Contrairement à ISO ou NIST, le SANS ne vise pas à encadrer une gouvernance ou à produire des preuves d’audit. Il est conçu pour agir rapidement, efficacement, et sans se perdre dans les procédures.

C’est le modèle idéal pour former des équipes ou pour les petites structures qui veulent adopter un processus clair sans complexité inutile.

Et en pratique, lequel choisir ?

Ces cadres ne sont pas mutuellement exclusifs ; au contraire, ils peuvent être utilisés de manière complémentaire pour renforcer la posture de sécurité d’une organisation :

  • ISO/IEC 27035 fournit une vision stratégique intégrée à la gouvernance et à la gestion des risques.
  • NIST SP 800-61 offre des procédures opérationnelles détaillées, utiles pour les équipes techniques et les centres d’opérations de sécurité (SOC).
  • Le cadre SANS propose une approche pratique et directe, idéale pour la formation et la sensibilisation des équipes.

Selon une analyse de TechTarget, bien que le NIST et l’ISO/IEC 27035 présentent des similitudes, une différence notable réside dans leur focalisation : le NIST se concentre sur la gestion des incidents (incident handling), tandis que l’ISO met l’accent sur la gestion des incidents (incident management), intégrée plus largement aux fonctions de gestion des risques de l’entreprise .

Intégrer la gestion des incidents dans une démarche GRC

Là où ces référentiels prennent toute leur valeur, c’est quand on les intègre dans une démarche GRC cohérente. Un incident, ce n’est pas juste un problème technique isolé : c’est un signal qu’un risque s’est matérialisé, qu’un contrôle a échoué, ou qu’un processus métier est vulnérable.

En reliant chaque incident :

  • aux risques identifiés,
  • aux contrôles existants,
  • aux actions de remédiation,
  • et aux indicateurs de pilotage,

…on transforme une réaction défensive en mécanisme d’amélioration continue.

Conclusion

La gestion des incidents ne doit pas être un acte ponctuel, mais un pilier structurant de votre stratégie cybersécurité.

Mettre en place un cadre basé sur ISO 27035, NIST ou SANS, ce n’est pas “cocher une case”. C’est donner à vos équipes les moyens d’être efficaces quand ça compte, et à votre organisation la capacité de transformer chaque incident en levier d’apprentissage et de résilience.

Et si vous pouviez piloter tout ça dans une plateforme claire, structurée, connectée à vos risques et vos contrôles ?

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